Historique de la Nouvelle Calédonie de 1840 à 1900

Publié le par rhizome

« La mission du Pacifique de la société de Londres envoya aux Loyautés des évangélistes des îles Samoa, en 1841. Ils préparent la voie aux missionnaires , qui s’établirent dans ces îles en 1854.

En 1843, la corvette Bucéphale amenait en Nouvelle Calédonie quatre missionnaires et un évêques, de la congrégation de Marie, et le drapeau français, planté auprès de la croix fut laissé à leur garde. 1853, la Calédonie était déclarée possession française. Une dizaine d’années après, elle était dotée d’un pénitencier, et , pendant près de 40 ans, des malheureux par milliers furent transportés au bagne de l’île Nou. Leur peine terminée, ils sont libérés, mais doivent rester dans la colonie un temps double de celui de leur condamnation. C’est dire que la plupart ont à refaire leur vie ici, sans jamais revoir la France. Ils n’en  ont pas l’énergie, et se laissent aller, travaillant à la journée, se livrant à toutes les besognes louches, vivant aux dépens des kanak, et trouvant leur bénéfice à faciliter indéfiniment l’ivrognerie de ceux-ci.

Vers 1874, une population d’éleveurs avait couvert les pâturages de bétail importé, l’Administration pénitentiaire  avait constitué de grandes réserves qui étaient sa propriété. »

Le résultat fut tel qu’en 1878, les Kanak, lassés de voir leurs droits méconnus et surtout le bétail piétinant leurs cultures, se révoltèrent contre les Européens, le chef Ataï fut un des leader de cette insurrection, il le paya de sa vie.  […]

« A la fin du XIX° siècle, les mines de nickel commençaient à être exploitées, et les prospecteurs se répandaient dans toute l’île. Les libérés du bagne se dirigèrent en grand nombre vers les nouvelles exploitations. Auprès des mines, des villages de mineurs étaient créés ; les Kanak les plus proches fournissaient les manœuvres et les femmes dont on avait besoin pour donner de la vie à ces centres et, dans ces voisinages d’alcoolisme et de débauche, les tribus se dissolvaient. Mineurs, éleveurs, planteurs, s’accoutumèrent à obtenir tout du Kanak par la boisson ;Ils l’enivrèrent, le dupèrent, le méprisèrent, le dépouillèrent, et, lorsqu’ils l’eurent entièrement avili, ils le traitèrent de brute. »

 

Texte de Maurice Leenhardt tiré de Grande Terre page 15-17.

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