Teachers

Publié le par rhizome

Les missionnaires britanniques de la London Missionary Society furent les premiers à diffuser la religion protestante en Océanie. Ces missionnaires s’installèrent, à Tahiti, à Rarotonga et aux Samoa entre 1797 et 1840. Pendant cette période, ils formèrent des teachers polynésiens , qui devinrent à leur tour les messagers de la « parole  nouvelle »  dans le reste des îles du Pacifique. Pour mieux les former, les missionnaires apprenaient la langue du pays et commençaient la traduction des évangiles. Les enseignements étaient alors donnés en langue maternelle et en anglais.

 

Après leur formation, des dizaines de teachers  rarotongiens et samoans parcoururent l’Océan Pacifique pour aller à leur tour confier cette « parole nouvelle » aux insulaires mélanésiens. C’est ainsi que les kanak des îles Loyauté virent accoster sur leur rivages, des insulaires du Pacifique, détenteurs d’un savoir inconnu jusqu’alors : les paroles du Christ et leurs traces écrites : la Bible.

 

L’un d’entre eux, le Rarotongien Fao arriva dans la baie de Mou à Lifou, en 1842. Il fut accueilli et protégé par la chefferie du Lössi. De là, il rayonna sur toute l’île.

Il appris la langue drehu, témoigna au quotidien des évangiles, suivi  les chemins des alliances familiales et respecta les règles coutumières. C’est ainsi que Fao transmit sa confiance en cette « parole nouvelle ».

Tous les évangélistes ne furent pas aussi bien accueillis et aussi respectueux de l’esprit et des exigences du christianisme et de la coutume. L’apparition de nouvelles maladies après leur installation dans les villages et les oppositions de certains clans à l’introduction de nouvelles règles de vie, entraîna le départ et parfois même l’exécution d’un certain nombre de teachers installés dans le sud de la Grande-Terre ou dans les Îles.

Fao lui-même ne fut protégé de la chefferie qu’après avoir été confronté aux plus grands guerriers du Lössi. Les anciens racontent que les lances dirigées vers lui furent toutes déviées par son pouvoir et que le grand chef  Boula gagna la guerre qui suivit son arrivée.

 

Fao créa de petites écoles où les élèves apprirent à lire et à écrire, à chanter et à compter. Les premiers adultes ou enfants à l’écoute retournaient chaque jour dans leur famille et attisaient souvent la curiosité en ramenant des feuilles de fougères, des bois où étaient inscrites les initiales du nouveau Dieu et de son message. Les premiers à suivre ses leçons devinrent aussitôt des relais de ces nouveaux savoirs. Ainsi se diffusa du nord au sud de Lifou, l’intérêt pour le livre, les paroles d’évangile et de nouvelles manières de vivre.

Les teachers racontaient aux chefs et aux clans de la chefferie que des missi blancs étaient venus de loin leur apporter ce message et qu’ils étaient de grands connaisseurs, des gardiens  de cette parole.

C’est ainsi que la population et les chefs qui s’étaient appropriés cette « force » demandèrent la venue d’un gardien, d’un missionnaire de la London Missionary Society.

 

De son côté la London Missionary Society, tenue au courant de l’évolution positive du nombre de chrétiens des loyautés par les tournées plus ou moins régulières de ses navires, décida d’envoyer des missionnaires à Maré(1854) et à Lifou (1859)

 

Avec l’accord des autorités coutumières, L’école pastorale de Béthanie fut ainsi créé à Xepenehe (Lifou) par le Révérend Mac Farlane et son homologue James Sleigh en 1862. Les pasteurs John Jones et Stephen Creagh fondèrent à leur tour, la mission de Rô à Maré en 1863 .

 

Avant la fin du siècle des dizaines de pasteurs diffusèrent dans chaque clan ou tribus alliées par la chefferie ou par la famille, la lecture, l’écriture et la croyance en une puissance nouvelle. Dieu et le Christ furent nommés Jéhovah, Jésus Kériso… avant que des traductions en langues du pays soient introduites: Akötresie en Drehu, Makaze en Nengone, Khong en Iaai

 

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